Max Fridman - Tome 04: Rio de sangre

Max Fridman est français, juif et agent du renseignement. Mais il a aussi été officier dans les brigades internationales pendant la guerre d'Espagne. Après l'Europe de l'Est (hommage au "3e homme") et Istanbul (hommage à Hitchcock), Giardino promène son personnage fétiche sur le front espagnol. Comme dans Jonas Fink, le maître italien aborde la délicate question des illusions du communisme. Fink et sa famille étaient pris dans un engrenage bureaucatrique totalitaire (hommage à Kafka) parce qu'ils sont juifs, bourgeois et cultivés. Friedman aussi est juif, bourgeois et homme de gauche qui a choisi de se battre contre les fascismes de tous bords: allemand et soviétique. La guerre d'Espagne est le premier "laboratoire" où seront confrontés ces 2 tendances: sur le front et dans les coulisses entre services secrets. A la recherche de son ami Guido, Max retrouve son passé mais surtout ses désillusions. Côté dessin, rien à dire. Il a fallu attendre 12 ans entre "La Porte d'Orient" et "No Pasaran". Seulement 3 ans pour "Rio de Sangre". Avec Giardino, il faut apprendre à être patient. Un chef d'oeuvre.